Cette chanson fait partie de notre patrimoine, ou tout au moins du mien. Elle date de 1991, j'avais 20 ans. Quelle insouciance à cette époque et pourtant déjà que de tracas...inutiles comme toujours ;-)

Qui ne s'est jamais crié intérieurement "J'veux du soleil"???

J'aimerais tant écrire une chanson qui "déchire" autant. Si je me fie à ce que dit Cioran, "on n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire, mais parce qu'on a envie de dire quelque chose", je devrais parvenir à "pondre un truc"...à suivre...peut-être!?

C'est ce qu'il y a de pire. On peut toujours se raccrocher aux citations de Churchill et Voltaire mais est-ce suffisant? L'effet est-il durable!?

"Le succès, c'est aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme " Winston Churchill 

"L'enthousiasme est une maladie qui se gagne" Voltaire

Quand on traverse une mauvaise passe, on ressent que sans cette lutte intérieure continuelle, cette perte d'enthousiasme nous guette. Là est ma crainte principale...

Dans les moments difficiles on a toujours peur que notre flamme s'éteigne, alors on souffle on souffle..."Vivre c'est faire l'effort de vivre", c'est persister dans son corps, alors on s'accroche avec ses armes, ses convictions. 

"La vie est belle" a été un choc pour moi, comme l'avait été, dans un autre registre,

l'étranger de Camus (lu en seconde). Quelle leçon de vie, quel conte! Garder sa gaieté, son humour quoi qu'il arrive. Et puis Benigni est fabuleux, irremplaçable...

Positiver est un verbe que je voudrais retirer de mon vocabulaire, même si dans certaines occasions il peut avoir une utilité. Beaucoup s'en servent pour embobiner leur entourage, quitte à dépérir dans leur coin.

En ce moment, je pourrais m'enfoncer dans la psychologie positive. Discipline qui m'a attiré à "mes débuts", mais qui n'en finit pas d'échouer selon moi, sinon les occidentaux se porteraient bien mieux.

Pourquoi ne pas suivre cette voie bien tracée par tous nos marchands de rêves, tous nos gourous à 2€? 2€, je ne parle pas du prix de la consultation, tout travail, aussi nul soit-il, méritant salaire...

Pourquoi? Parce que vivre devrait nous suffire, avec tout ce que la vie comporte de merveilleux et de cruel. Parce que vivre, quoi que l'on en dise, c'est déjà être heureux. Même la douleur (d'une vertèbre ?) a la saveur de vie. Je suis enclin à dire "a un peu la saveur de vie", car mes sensations dorsales tempèrent mes propos.

Alors, autant éviter de se raconter des histoires quand on le peut, et ne pas tomber dans les pièges grossiers de nos contemporains. Notre vie intérieure n'est pas le supermarché avec ses rayons, bonheur, petite joie du matin etc...

Partant de ce principe, j'essaie d'être au plus près de la vérité....à supposer qu'elle existe. Ainsi, je ne fuis pas mes pensées, qu'elles soient positives ou négatives. J'y réfléchis, voilà tout. Je tente de les comprendre pour m'améliorer, en gardant toujours à l'esprit "qu'une vraie tristesse vaut bien mieux qu'une fausse joie", et que la valeur d'un homme, outre la partie qui n'est pas à vendre chez lui, repose sur sa capacité à se délivrer de ses petits mensonges, et de ses illusions?

« Ce qui fait la vraie valeur d'un être humain, c'est de s'être délivré de son petit moi. »

Heureusement que je suis en mode inverse. Je suis passé du lit au lit, puis du lit au jardin et puis du jardin à la ville.

Cela n'empêche pas une plongée dans les fondamentaux, et la ré-écoute (ou la re-découverte) d'un maître. Et puis, 20 ans d'amour c'est l'amour fou...c'est pourquoi il y a des voyages que l'on se doit de faire. Les Marquises, un jour, je m'y rendrai.

Sinon, ma progression physique est incrémentale, ce sont surtout mes "visiteurs" qui la remarque.

A ce sujet, je remercie particulièrement Seb&Seb, Fred et Gilles, ainsi que tous ceux qui prennent de mes nouvelles régulièrement. Je n'oublie pas les visiteurs silencieux de ce Blog, qui prennent, je l'espère, plaisir à lire mes inepties ;-)

Dans la vie il y a les coups de foudre et les autres rencontres. Celles qui démarrent doucement, à la limite de la répulsion. Puis au fil du temps, la complémentarité se fait jour, les affinités se déclarent.

C'est ce qui m'est arrivé avec "mon pote le corset". Nous n'avions pas d'atomes crochus. Initialement je l'ai même rejeté violemment. Mais voilà qu'on poursuit l'aventure à deux, tout le mois de juillet jour et nuit. J'avais pourtant scellé notre séparation au 14 juillet, et pensais fêter cela par une petite note pyrotechnique, comme à mon adolescence.

Eh bien non! Le chirurgien m'a proposé une petite rallonge. On continue ensemble, car mon pote le corset veut encore "goûter à la chaleur de mon corps", me voir fondre musculairement pour retrouver les lignes de mes 16 ans. L'époque où mon entraîneur de tennis me disait "Olivier, les jambes c'est ok, mais pour ce qui est du haut, y'a encore du boulot". Pour atteindre cet objectif, on va attendre les températures caniculaires, et les nuits à 29 degrés.

Heureusement qu'il y a des brides, je vais pouvoir serrer le bonhomme!

"Ça va chauffer dans le corset"...Muy caliente!

N'y voyez là aucun engouement pour France Gall. A vrai dire, je lui préfère son fils méconnu Robert de Nirgall (Dailymotion) et son acolyte Jean-Michel Sancowl, nettement supérieur vocalement...

Bref, ce titre pour dire qu'après 10 jours d'inconfort complet, je parviens à porter le corset 24h/24h. Je me suis fait une raison, mais surtout je m'y suis adapté. 

Je vous assure que ce n'est pas une sinécure. A ce propos, en fin de traitement, je lancerai comme pour les pédalos l'été (que je ne verrai pas) une location du corset pour essai avant achat. 15 min pour un premier test à 1€, et si vraiment vous êtes emballés, je peux vous faire un tarif attractif pour la semaine. Je vais même vous avouer, mais ne répandez pas l'information, que je suis disposé à proposer une période de 30j gratuite!

L'expérience d'une nuit dans les bras d'un(e) amante(e) en polyéthylène restera à tout jamais gravée dans votre mémoire !

"Bon voyage en absurdie" !!!

Pour dormir avec ce corset il faut que j'aille à l'épuisement. Ainsi je vais rédiger quelques lignes à l'aide de mon "smartphone" pour commencer de me finir.

C'est un sacré joujou que la technologie nous offre là. Je suis partagé entre émerveillement et rejet.

Émerveillement car il faut le reconnaître, le monde semble à portée de main. A la moindre hésitation, on se jette sur Google, Wikipedia etc.. Si j'avais eu cet objet à l'adolescence, aujourd'hui je serais peut-être plus cultivé ou moins ...!? J'ai l'illusion de croire que j'aurais profité à n'en plus finir des mines d'informations que l'on peut trouver sur le net. Bien qu'un tri soit nécessaire et recommandé, s'y trouve des trésors.

A l'époque de mes 10-20 ans, on se faisait plumer par France Télécom. Les appels aux copains/copines étaient toujours source de tensions familiales, il fallait quasiment travailler l'été pour effacer les ardoises. Le Minitel, n'en parlons pas, rien qu'à la connexion t'avais déjà perdu 500 F. Eh oui, à l'époque du 3615 Ulla, on commerçait en francs!

Rejet, car une certaine magie a disparu. Qui n'a pas connu le miracle d'une lettre que l'on recevait par la poste. Elle était manuscrite et possédait une âme, sans commune mesure avec un pauvre SMS ou mail du genre "salu sava?".

Rejet aussi car c'est un instrument d'addiction, il faut savoir le lâcher et c'est loin d'être évident, surtout quand on a comme principale occupation l'attente d'une consolidation osseuse... 

Je pourrais poursuivre longtemps sur la thématique du rejet, et je crois qu'elle l'emporterait sur celle de l'émerveillement...

Cioran disait, à quelque chose près "Quand les générations qui arrivent vous paraissent d'une médiocrité affligeante, c'est que vous vous faites vieux". J'y vois des similitude avec la technologie et son usage débilitant, surtout du côté des "djeuns" (et des moins djeuns?), complètement accros. C'est pourquoi je me pose des questions sur l'âge de mes artères, mais au moins je m'en pose!

Pour finir, car j'ai trop mal au dos et il va falloir que j'aille faire quelques pas, je vous livre une citation de Churchill pour le plaisir...

"L'écriture est une aventure. Au début c'est un jeu, puis c'est une amante, ensuite c'est un maître et ça devient un tyran."

Heureusement que bloguer n'a rien à voir avec écrire, et ça ne peut que très rarement y conduire. Ouf!!!

Les phrases les plus courtes sont parfois les plus riches de sens...

Je regrette le "bon vieux temps" et je n'ai pas honte de le dire!

En effet, l'une des justifications de ce blog, si ce n'est la principale, est finalement mon amour de l'écriture, de la communication de mes pensées.Je regrette le temps de la correspondance, quasi révolu, il faut bien l'admettre. Je n'ai plus écrit de lettre manuscrite depuis 20 ans je crois, et cela m'attriste. C'était une occasion unique de dire je pense à toi, je t'aime, et ça faisait l'objet d'une rare application. On construisait quelque chose, parfois bancal, mais au moins il y avait une attention forte.

Eh oui, bien que la plupart du temps allongé, j'ai la possibilité d'entretenir la "machine".

Je peux contracter un mollet, une cuisse et même plier un orteil. C'est un ersatz de sport en chambre...

Évidemment, cette "activité physique" relève davantage d'un contrôle technique que d'un parcours training. Je fais le tour du propriétaire : cuisse droite "check", pectoral gauche "check" et ainsi de suite...
Outre ces exercices statiques, quand je passe du premier au second étage, je dois avouer que je le "comptabilise", j'ai même le "sentiment du devoir accompli". Je plaisante, mais il n'en demeure pas moins que ces "ascensions" jouent quelque peu sur mon moral.
Le caractère pathétique que l'on peut y voir (dans cette lente glissade) c'est la tolérance à la dégradation des performances. Effectivement, après quasiment un mois d'état végétatif, je pense être descendu au niveau plancher. Néanmoins, le cerveau est très bien conçu, car plus on touche le fond, plus on déplace notre curseur de satisfaction...force est de le reconnaître. Comme souvent, l'autosatisfaction nous sauve d'une blessure narcissique insupportable. Empreint d'ultra-lucidité nous serions constamment ramenés à notre médiocrité ou petitesse d'esprit, la vie serait insoutenable...

Faut-il remercier les lois de la physique, ou une force quelconque ?

Je n'en sais rien, mais c'est un fait, et je l'observe.

Bon sport à tous!

- mon état est précaire...comme la santé de tout un chacun, dixit Jules Romains.

"La santé est un état précaire qui ne laisse présager rien de bon" Jules Romains

C'est la raison pour laquelle quand tout va bien il faut savoir apprécier "tous ces petits moments magiques de notre existence" (..."qu'on met dans des sacs plastiques et puis qu'on balance" Alain Souchon, à écouter, à ré-écouter), et profiter de son état pour bouger. Quelle que soit la nature du mouvement, il faut courir, grimper, rouler, randonner, nager, souffler et éviter de jouer au "couch potato" la pire des espèces...

- je sens que la douleur me prendra en traître dès qu'elle le pourra. Sans la personnaliser, il est évident que si elle pouvait, elle emprunterait sans vergogne certains attributs de sa supérieure, la grande faucheuse.
- j'éternue régulièrement, et ce n'est pas compatible, mais alors pas du tout, avec mes soucis du moment.
- je ne peux plus regarder la moindre émission comique. Récemment je suis tombé sur la chaîne Comédie, en riant j'ai failli me déplacer cette satanée d12.
- je ne porte plus (momentanément?) mon corset rigide...il faut que j'y retourne sinon la consolidation va traîner!
- j'ai de nombreuses vertèbres ou apophyses douloureuses, rien de bien neuf, mais la chute ne m'a pas retranché le moindre pb pré-existant, ah bon?
- mon premier rdv n'a lieu que le 26 juin, d'ici là je regarde le plafond!
- mon rapport au temps évolue, je ne sais dire si les journées sont courtes ou longues. Leur durée doit s'évaluer à l'aune de mes douleurs, là est la réponse ?

Voilà je me suis débarrassé du corset, je ne veux plus en entendre parler pour le moment. Je m'explique. Ce n'est pas une question d'inconfort, de caprice, de lubie, ou de je ne sais quoi d'autre. Tout simplement il me détruit, me fracasse en deux au point de me rendre impotent. J'avais annoncé à tous ceux que j'ai croisés (docteur House and co) que je ne supportais pas la lordose (position avec le dos cambré). Déjà en temps normal, dormir sur le ventre m'est impossible, alors passer des heures enserrés dans un instrument de torture m'imposant une cambrure prononcée me brise les reins. Non seulement je viens de passer une nuit proche du calvaire, mais au petit matin je me suis levé dans un état lamentable. J'ai voulu insister, mais lorsqu'à 15h, je me suis pris du 220V dans les lombaires, j'ai décroché...

Vais-je dans le mur, je n'en sais rien, mais au-delà d'une certaine dose de lassitude on en a plus rien à cirer.

Voilà trois semaines que je me traîne comme une loque, à patienter, en m'enfilant médocs sur médocs et ça ne sert à rien, strictement à rien. J'arrête tout, corset rigide, médocs et je patiente le temps de tomber sur un médecin qui veuille bien prendre le temps de m'écouter, de m'ausculter, de me considérer comme un tout et pas seulement comme une d12 fracturée. A moi aussi d'insister, de persévérer dans mes demandes et exigences, ce que je ne sais pas toujours faire. Bien évidemment, la facilité consiste à me "bourrer le cornet" de substances chimiques au point d'être mentalement embrumé, mais ça j'ai donné. Outre le fait que ce n'est pas agréable, quand on aime avoir toute sa tête, ça ne mène et ne rime à rien.

Je suis désabusé et n'ai aucune idée pour l'instant de la suite...

"Ce qui doit tomber, il ne faut pas le retenir. Il faut encore le pousser." Nietzsche

Il ne s´agit évidemment pas de cyclisme mais de civilisation. Etant donnée ma condition actuelle, en lisant cela, j'ai ri jaune ;-)

Après tout effondrement, il y a un temps pour la reconstruction. Cela passe par la prise de conscience d'un état transitoire...nécessaire.

Ce n'est évidemment pas vrai, mais comme les douleurs sont supportables, je ne veux plus bouger...Je suis sous ma couette et j'y reste. Vous vous imaginez, je commence à préférer "l'amorphisation"...

Mon état me conduit à m'intéresser à d'autres sujets...Il faut que je m'attaque au bouquin!

"Le scaphandre et le papillon"

Vous y croyez ? Cette phrase ne m'a jamais convaincu, mais peut-être dois-je faire l'effort de la retrouver dans son contexte..."Le crépuscule des idoles" je ne le possède pas ;-)

Je vais déjà tenter de m'attaquer à ce que j'ai sur étagère...

J'en ai marre de ce corset et même si je le crie dans le vide ça me fait du bien.Voilà une semaine que je porte cette horreur, et je ne m'y habitue pas franchement.

J'aimerais pouvoir revenir en arrière, 2s avant la chute, mais "même Dieu ne peut faire que ce qui a été fait ne l'ait pas été" Descartes.

Aujourd'hui je suis retourné à J0+4j, j'ai l'impression d'avoir fait une véritable marche arrière. Je suis resté sur le dos comme un animal blessé, à l'agonie. J'ai souffert comme il y a 15j, tout ce chemin pour ça...Si je franchis des paliers alors ils sont imperceptibles. Autant mes dermabrasions se sont dissipées comme par enchantement, autant à "l'intérieur" ça traîne. Je pense m'être fait d'autres blessures en chutant que ma fracture de vertèbre... Il faut dire qu'aucun médecin n'a daigné m'ausculter véritablement le dos ! Ils ont tous travaillé sur radios ou scanner. J'imagine avoir des entorses vertébrales ou déchirures musculaires, mais ça le corps médical s'en moque éperdument. Il va falloir que j'aille me défaire de quelques centaines d'euros dans le privé, pour qu'un "volontaire désigné" veuille bien regarder tout ça in vivo et non post mortem.

Je vais me coucher avec mon pote le corset, je n'en peux plus.

Je n'oserais parler d'instrument de torture, ce serait aller trop loin...Parler de supplice me semble plus approprié. A l´essai, la première fois, on est écœuré. On a envie de le rendre tout de suite, du style "non merci, ça ira comme ça, je passe mon tour". En effet, c'est un calvaire à porter en continu, surtout la nuit. Vers 2h du matin, je forme un couple avec mon corset qui ne demande qu'à faire chambre à part...les points d'appui sont douloureux, et j'ai un sentiment d'oppression. Jusqu'à présent, je ne me suis senti bien que par flash.  Encore 3 semaines à tenir jours et nuits, ensuite, ça ne sera que la journée pendant encore 6 semaines...Peut-être qu'à la fin on en redemande ;-) On ne veut plus le quitter?

Ayant appris que mon traitement ne serait que de type conservateur (i.e. orthopédique) je me suis un peu emballé. J'ai voulu marcher, faire seulement le tour du quartier. La sanction ne s'est pas faite attendre. Je suis dans mon lit, sur le dos, à ne pas pouvoir bouger...je suis déçu mais au clair sur mes capacités du moment. Alors pour me réconforter je vais glisser un ensemble de photos me rappelant de chouettes moment de sport.